SAN BLAS, où le paradis perdu


Escale aux SAN BLAS du 18 au 26 février 2011 

En provenance de Cuba, nous sommes arrivés à Colon le port d’entrée du canal de Panama côté Atlantique.

Après les formalités d’entrée au Panama et du passage du canal, nous faisons les provisions pour une semaine.

Le 17 février nous appareillons en direction de l’archipel des îles San Blas à 60 milles à l’est.

L’équipage s’est renforcé d’Eric, qui va remplacer Etienne pour le Pacifique et d’un couple de routards Diane une française et Samuel un chilien, qui cherchent à rejoindre la Colombie, ce qui est impossible par la route. Un concert improvisé nous rassemble dans le cokpit, Diane se défend remarquablement à la chanson en s'accompagnant à la guitare. Etienne l'accompagne avec sa guitare yukulele et je fais ce que je peux pour suivre à l'accordina, les autres chantent en choeur. Un bon moment en pleine mer, mais le mal de mer va bientôt calmer les ardeurs de nos passagers.

Après une journée de navigation au près, nous décidons de faire escale à Panamarina : un mouillage sur bouée dans un recoin de mangrove, tenu par un couple de français. Un superbe endroit avec une entrée en slalom. L’équipage saute à l’eau aussitôt.

Le soir nous mangeons au resto et nous tombons sur un autre couple de français, dont le fils est un ami de Bruce, le monde est petit. Il arrive demain, nous devrions les revoir aux San Blas.

 Vendredi 18 :

10h appareillage pour les San Blas. Le vent n’est pas favorable, nous arriverons de nuit.

Belle navigation au près et entrée de nuit grâce à la cartographie sur le PC et au GPS. Nous mouillons devant l’île de Soledad Miria, qui nous a été conseillée par des français habitués des lieux.

 Samedi 19 :

Au réveil c’est l’émerveillement, l’île est complètement occupée par les maisons.

Soledad Miria

Diane et Samuel débarquent aussitôt pour trouver une barque qui va vers la Colombie, ils ont de la chance et repartent tout de suite. Nous étions un peu inquiets pour eux, mais pas eux !

Nous partons à la découverte du village, les ruelles serpentent entre les cases et les clôtures en bambou. C’est propre, chacun est retranché derrière sa clôture, les cases sont très fermées et sombres. Nous découvrons quelques boutiques, une école, mais c’est samedi, les enfants n’y sont pas, ils sont dans les rues et n'hésitent pas à jouer avec nous, ils ont adopté Eric. Nous achetons du pain que nous mangeons aussitôt comme du gâteau, il faut en racheter. Nous faisons beaucoup de photos de ce nouveau monde.

13h : nous partons pour notre premier mouillage paradisiaque, promis par le guide.

Eric est au paradis

14h : nous jetons l’ancre au ras de la plage de l’île d’Aridup.

C’est magnifique, ça ressemble aux motus de Polynésie. Bruce part à la chasse et revient avec une pêche miraculeuse : 2 barracudas, des perroquets, une sériole, un thazard et un pagre.

Bruce est aux anges

Nous disputons un match de beach volley sur l’île avec 2 roumaines en vacances, c’est pas beau ça !

Nous restons en admiration devant le ballet des pélicans et leurs plongeons incessants et bruyants.

Nous restons ici cette nuit, il faut le temps de digérer ce changement d’univers.

 Dimanche 20 :

7h : Bruce est déjà reparti à la chasse. Le ballet des pélicans a lui aussi repris tout près du bateau.

Nous installons les toiles sur le côté du taud de cockpit pour nous protéger du soleil qui chauffe dur.

Bruce revient avec un canoë de poissons : une grosse carangue, un thon, 2 thazards et une bonite.

Bruce donne la bonite à des pêcheurs locaux qui pêchent à bord de pirogues creusées dans des troncs d’arbre, comme au bon vieux temps ! Ils pêchent toute la journée en plein cagnard, comment font-ils. Leur technique de pêche est originale, rudimentaire, et malgré tout efficace, chapeau.

Tout l’équipage se met à l’eau pour profiter du spectacle sous marin, je filme avec la caméra sous marine, pendant qu’Etienne s’essaie à la chasse. Un beau thazard vient remplir encore la glacière qui a suppléé le frigo.

13h30, nous sommes mouillés dans Lemon Cays, une sorte de lagon entouré d’îles, qui sert d’abri à de nombreux bateaux. Les pirogues arrivent aussitôt avec des indiennes Kunas, qui viennent vendre leurs molas traditionnels ou des fruits.

livraison à domicile

une pirogue Kunas

un autre modèle

Bruce et Etienne partent en annexe pour tenter de vendre du poisson aux bateaux voisins, et ils y arrivent, alors que tous les navigateurs s’adonnent à la chasse dans ce paradis sous marin. Il est vrai que tous ne sont pas aussi forts que Bruce à ce petit jeu.

Descendons à terre pour disputer un nouveau match de volley avec les Kunas, elles jouent bien à notre grande surprise.

le volley, sport national aux San BLas

La nuit nous arrête et nous rentrons au bateau, ce soir nous recevons un couple de français (sur un autre Lagoon 380). Le voisin vient tout seul finalement et la soirée se termine en musique car il a amené sa guitare et il joue bien le bougre. Nous attirons les musiciens : Diane jouait aussi de la guitare et chantait. Avec Etienne et sa guitare mini, moi et mon accordina, les journées se terminent souvent en musique. La journée c’est Brassens qui le dispute à la salsa avec le répertoire de Bruce. 

Lundi 21 :

Bruce et Etienne sont à la chasse vers la barrière de corail. Bilan : une paire de pagaies perdue et 3 poissons de plus.

Ensuite c’est volley avec nos amies et internet au bar pour Bruce.

Au menu de midi : poisson au four, comme c’est bizarre.

Après la sieste, retour à terre pour un nouveau match. C’est crevant cette vie au paradis, et pourtant nous rentrons à la pagaie au bateau, quelle santé !

Riz poisson le soir.

 Mardi 22 :

Changement de paradis, nous allons à Dog Island, il y a une épave qui agrémente le mouillage.

Dog Island

C’est paradisiaque, il n’y a pas d’autre mot, sable blanc, cocotiers, 2 paillotes, du soleil, du vent, des filles en vacances…

Séance de chasse et de photos autour de l’épave, c’est magnifique.

Nous invitons 2 allemandes à midi : au menu pagre à dents de chien et riz coco.

Nos invitées regagnent l’île et nous partons pour Miriadiadup, pas de temps à perdre, nous voulons voir le maximum de ce paradis. Nous arrivons juste avant la nuit. Bruce se jette à l’eau pour le poisson du soir.

 Mercredi 23 :

7h30 : Bruce est déjà en chasse, il revient 1h plus tard avec 6 perroquets. Poisson à midi ?

les molas de Prado

Sur cette île, nous savons y trouver Prado, un fabricant de Molas. Nous faisons quelques achats, ils sont très beaux. Ils nous donnent leurs téléphones portables pour recharger les batteries. Les familles Kunas vivent sur les îles villages près de la côte, elles cultivent des terrains sur le continent et elles récoltent les cocos sur leurs îlots, sur lesquels elle habitent le temps des récoltes. Tous les déplacements se font en pirogues à voile et à pagaie.

 Nous changeons de mouillage, Bruce repart à la chasse et moi je continue ma sieste tout l’après-midi, j’ai besoin de récupérer un peu.

Etienne en plein rêve

19h : Bruce revient à la nuit avec 6 poissons. Menu : poisson au four, pommes de terre.

Jeudi 24 :

Bonne nuit de repos pour tous.

Nous remontons dans une sorte de fjord sous marin dans le récif de corail. Ballade sous marine pour tous. Le spectacle est extraordinaire avec en plus la sensation d'être au bout du bout du monde.

16h30, nous mouillons à BBQ Island, un autre bout du monde, derrière l’île, c’est l’immensité de l’Atlantique.

L'équipage semble heureux d'être là

Bruce et Etienne reviennent à la nuit avec un énorme tarpon, un barracuda, une sériole et un pagre. Nous laissons le tarpon à l’eau, attaché à l’échelle de bain.

Dans la nuit nous serons réveillés en sursaut, un requin nous a arraché le tarpon, le bateau en a bougé, c’est dire, et je ne parle pas du boucan de l’attaque. Rétrospectivement, on en a froid dans le dos !

 Vendredi 25 :

Nous partons pour Chichime, en principe notre dernière île. C’est toujours aussi beau dessous et dessus. Nous nageons, plongeons et marchons sur l’île.

Je reste ici

Non, là !

Nous décidons de prolonger d’un jour notre séjour dans ce paradis. Il faut reculer notre rendez-vous de passage du canal. Le téléphone fonctionne.

Le soir, nous descendons sur une des îles pour un barbecue avec des allemands. Nous amenons notre poisson et nos instruments de musique. Un bon moment dans le noir de la nuit.

 

Samedi 26 :

6h40 nous repartons pour Aridup, Bruce veut se faire une dernière pêche miraculeuse.

et si nous restions ici !

Mais il n’y a pas de miracle cette fois et nous filons à Lemon Cays. Bruce repart à la chasse, pendant qu’Eric et moi filmons les fonds qui sont magnifiques. Nous en profitons pour donner un coup de brosse sur les coques, il y a du boulot.

Nous sommes mouillés à l’entrée de la passe et nous voyons passer les bateaux qui viennent pour la nuit dans le lagon, nous en compterons une trentaine au mouillage.

Bruce ramène 3 gros pagres roses, 3 sérioles et 1 thazard, et encore, il en a donné aux pêcheurs Kunas. Mais où va-t-on caser tout ça ?

18h, nous appareillons pour Panama en traversant Lemon Cays juste avant la nuit.

On avance bien, mais la mer est agitée, je prends le 1er quart comme d’hab’.

 

Dimanche 27 :

8h : après une belle navigation au portant, nous mouillons à Colon au club nautico. Cette nuit, on s’est pris une vague scélérate qui a submergé le bateau, tout était trempé.

A terre, tout est fermé, sauf les douches, nous en profitons, mais pour internet c’est foutu.

Le choc est rude de retour du paradis, Colon fait penser à l’enfer. Et ce n’est pas qu’une image, la ville est un véritable coupe gorge et il vaut mieux éviter de se balader à pied, c’est dire !

C’est confirmé, nous passons le canal demain lundi à 17h, rdv au "flat" le mouillage officiel, à 15h pour prendre notre pilote.

 

San Blas. Nous ne sommes pas près d'oublier ce séjour au paradis, certains bateaux y restent plusieurs années. Comme nous les comprenons, il doit être difficile d'en repartir.

Y reviendrons-nous un jour ?

 

 

 

 

 

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