Transpac 2018 Lotus

Transpacifique de Lotus en 2018

Et voici une nouvelle traversée qui s'achève. Comme à mon habitude je vous propose mon journal de bord avec quelques anecdotes et des photos.

Pour moi, cette aventure était une réplique de celle de 2011 à bord de Poé Maïa, que j'ai d'ailleurs revu à Mooréa.

J'ai revu les San Blas, toujours un véritable paradis terrestre, repassé le canal de Panama comme en 2011, les nouvelles écluses sont en fonction pour les très gros bateaux.

Une escale rapide aux Perlas avec ses plages extra. Une traversée rapide, sans escale aux Galapagos, qui sont devenues un simple tiroir caisse pour l'Equateur, et dont l'intérêt est tout relatif. Conséquences : comme nous, de nombreux bateaux évitent maintenant cette escale et font la route directe Panama-Marquises.

Journal de bord perso

Jeudi 19 avril 2018  : je prends l'avion depuis Lyon pour rejoindre Lotus à Panama.

Via Francfort et St-Domingue par Condor.

Vendredi 20 avril : escale à St-Domingue et arrivée à Panama (Tocumen) à 08h00.

Quelques démêlées avec la douane car j'apporte du matériel de rechange pour le bateau (moteur guindeau, pressostat dessal, transfo 12V/220V) et quelques vivres (café, thé,....)

3 heures plus tard et transfert à Colon avec le douanier et sa caisse perso, je me retrouve avec mes bagages à Colon 2000, un centre commercial, pour attendre l'équipage de Lotus qui est allé faire les formalités de mesurage du bateau, jusqu'au flat, le mouillage officiel du canal.

Vers 15h30, le contact est enfin établi et tout rentre dans l'ordre.

Samedi 21 avril : malgré le mouillage un peu agité au Club Nautico, j'ai passé une bonne nuit.

Comme le passage du canal est prévu le 6 mai pour le moment, nous avons largement le temps d'aller faire un tour aux San Blas.

9h45 : appareillage pour Porto Bello à 17M.

2 longs bords de près, le bateau glisse bien à 7/9n, c'est du pur plaisir.

14h30 : mouillé à Porto Bello, au calme dans une belle baie. On se croirait revenu au temps des conquistadors avec l'architecture typique de l'époque.

Pas un mouvement jusqu'à 4h du matin avec un réveil par les singes hurleurs, suivis par les coqs  !

Dimanche 22 avril : quelques gouttes de pluie, toujours les singes hurleurs en fond sonore.

Promenade à terre au village de Porto Bello, c'est chouette.

Nos équipiers sont arrivés ce matin à Panama

Lundi 23 avril : Soleil ce matin, ça change du gris. Les coqs ont battu les singes ce matin.

L'endroit est vraiment magnifique avec des maisons au bord de l'eau, les pelouses tondues, parsemées de cocotiers, piscine, quai en dur pour l'accostage des barques.

Le dessal disjoncte toujours avec le nouveau pressostat. Après réglage, le dessal fonctionne à nouveau correctement.

Les équipiers arrivent demain mardi et nous partirons mercredi pour les San Blas.

Mardi 24 avril : pluie cette nuit, les singes et les coqs sont restés à l'abri.

Sophie et Cyril ont embarqué à midi, nous sommes au complet. Ils ont pris le train Panama-Colon, puis le bus jusqu'à Porto Bello.

J'ai envoyé mon premier mail et reçu réponse.

Baignade cet AM et tarot le soir.

Echange de cadeaux entre équipiers et équipage de base.

En principe départ pour les San Blas demain matin de bonne heure pour arriver de jour.

Mercredi 25 avril : Lever de bonne heure.

06h30, appareillage de Porto Bello pour les San Blas.

Au près, nous tirons un bord de 2h au nord, avant de virer et suivre un cap direct

17h30, mouillage à Cayo Hollandes. 

Baignade avant la nuit

Le paysage est toujours une vision du paradis terrestre

Tarot du soir

Jeudi 26 avril  : Temps nuageux, c'est moins paradisiaque.

Le guindeau fait des siennes, Julien veut le prolonger au maxi.

Baignade du matin

Une pirogue Kuna fait le ravitaillement des bateaux au mouillage.

Cyril nous prépare un gratin à midi. Ananas au dessert.

Baignade et jeu de société (Concept) car le soleil est parti.

Vendredi 27 avril : temps nuageux

On part pour Cayo Bandero. Le guindeau pédale un peu. On essuie un déluge carabiné, mais on arrive à se glisser jusqu'au mouillage.

On traque les fuites des capots, il faut attendre l'accalmie.

Le poulet cuit au four avec le pain.

Le vent tourne et nous talonnons sur la plage, il faut remouiller, toujours sous le déluge.

16h30, le déluge cesse enfin mais le soleil n'est pas revenu.

Cayo Bandero

Triste journée, compensée par les crêpes ce soir. 

Samedi 28 avril : enfin un peu de soleil, c'est mieux

Changement du moteur du guindeau. On se demande comment le guindeau pouvait encore tourner vu l'état du moteur.

Tous le monde profite de l'eau et des îlots. Je pique un poisson au fusil et un méga coup de soleil sur la tête.

Canoë, ou palmes pour débarquer sur les îlots.

Photos magnifiques dont un coucher de soleil extraordinaire, le drône se dégourdit les pales. 

Jeu de société en soirée.

Dimanche 29 avril  : nuageux, c'est moins beau mais moins chaud.

L'équipage passe son temps à l'eau

Pizza à midi

Lundi 30 avril : matin gris et venté

Chasse sous marine infructueuse.

On change de paradis pour aller à Lemon Cays (3h de nav) 

Mardi 1er mai  : canoë jusqu'à la barrière de corail pour chasser. 

Nous achetons des molas à des femmes Kunas en pirogue, puis des bananes à un Kuna venu en pirogue à voile 

Elodie nous régale d'un gâteau à la pêche et de pain.

Enfin Julien rapporte 3 poissons.

Poisson-riz le soir.

Mercredi 2 juin : déluge du matin, mais le soleil revient.

Petite pêche ce matin.

12h : mouillage à Chichime. 

Le San Blas ferry est toujours planté sur la barrière.

La barque de «verduras» revient nous ravitailler

Jeudi 3 mai  : temps gris, il fait moins chaud

Confection du pain, comme presque tous les jours

Nous profitons au maxi de la baignade avant de passer le canal.

Le passage est avancé d'un jour, nous passerons le samedi 5 mai et le dimanche 6.

Nous appelions tous les jours pour tenter d'avancer la date.

18h  : départ de Chichime pour Colon, nous allons naviguer de nuit pour entraîner les équipiers aux quarts de nuit et pour gagner du temps.

Vendredi 4 mai : 5h, arrivée au mouillage devant le club nautico.

Nous avons eu un alizé modéré à faible et envoyé le genaker à 2h.

La matinée est consacrée au ravitaillement en vivres au 99, la note fait 1m de long.

AM : promenade dans les boutiques de souvenirs.

Demain on attaque le passage du canal.

Nuit calme mais arrosée (déluge)

Samedi 5 mai : hésitation entre gris et pluie.

Dernières courses à Colon

11h  : départ pour le «flat», mouillage d'attente du pilote

15h, le pilote embarque, on laisse passer un gros «Beatrice» qui sera devant nous dans les 3 écluses de Gatun.

Nous passons sous un nouveau pont en construction qui reliera l'Amérique du nord à l'Amérique du sud du côté atlantique. 

Les écluses sont passées dans la foulée, à couple d'un monocoque néozélandais «Alba» (Dufour 500).

Le passage est réglé comme du papier à musique et tout se passe très vite, trop vite pour en profiter vraiment ! 

18h50  : amarrage sur un coffre dans le lac de Gatun pour la nuit. 

Nuage de moustiques, tous aux abris à l'intérieur, portes fermées, moustiquaires à poste.

Dimanche 6 mai : nuit gâchée par la pluie

8h00  : le pilote embarque pour la seconde partie du canal. 

On croise quelques gros bateaux. On ralentit avant l'écluse de Pedro Miguel, on en profite pour manger.

On repart à 7n dans la Culebra et on passe l'écluse à couple d'un bateau de touristes et de Alba, devant un gros transport de véhicules qui nous surplombe de haut. 

Pareil dans les 2 écluses de Miraflores. Notre famille et nos amis nous verront passer en direct grâce aux webcams du canal. 

Après le pont des Amériques, nous laissons notre pilote et à 16h30 nous mouillons à la Playita.

Lundi 7 mai : le mouillage bouge beaucoup à chaque passage de bateau entrant ou sortant du canal.

Nous allons à Las Brisas, le mouillage de l'autre côté de la presqu'île. Le ponton à annexe est réduit mais toujours gratuit. 

Promenade à Panama city en bus. J'ai reconnu beaucoup d'endroits et de choses et pourtant il y a beaucoup plus de buildings encore qu'en 2011.

Demain ce sera sortie marché.

Mardi 8 mai  : nuit sans pluie, le mouillage a été calme.

Ce matin : marché aux fruits et légumes, je reste avec les filles.

AM  : Elodie et Julien retournent en ville, Sophie et Cyril font l'école aux filles.

Sortie au parc de jeux jusqu'à la nuit.

Les derniers achats sont faits et en principe le départ est pour demain.

Le plan d'eau est agité et les navettes en annexe acrobatiques.

Le vent et le clapot se calment dans la nuit.

Mercredi 9 mai : Soleil, vent faible

Au programme  : formalités de sortie, plein de gaz oil à la marina Flamenco.

2 heures de ronds dans l'eau en attendant le feu vert de la marina pour entrer.

On part vers midi, on zappe Taboga et cap sur Contadora aux Perlas. Nous avons rendez-vous avec «Manevaï» qui a récupéré les lunettes des filles, oubliées sur «6gone».

Mouillage agité à Contadora  ! 

Jeudi 10 mai  : on a roulé toute la nuit avec accompagnement bruyant des gouvernails qui ont du jeu.

Le temps est nuageux.

AM : tour de l'île à pied, Contadora n'a pas changé depuis 2011, sauf que tout se détériore lentement, hélas.

Plage et baignade.

Le dessal a des problèmes, un condensateur à explosé. Nous téléphonerons lundi à Dessalator pour avis.

Vendredi 11 mai : nuageux avec soleil, vent faible.

Nous allons mouiller à Bartolomé, une île déserte. Comme prévu, nous y trouvons des bananiers et des cocotiers et nous faisons des réserves pour la traversée. 

Baignade et chasse sous marine (6 poissons). Photos à terre et par le drone.

17h30  : départ pour Pacheca

18h30  : nous avons changé de paradis.

Samedi 12 mai  : vent faible.

Plage et chasse (4 poissons)

On va voir ailleurs et à 17h30 nous mouillons à Playa Brava au sud de Viveros.

Il faut changer de place car nous sommes trop près d'un caillou qui émerge à marée basse.

Essai du dessal qui fonctionne, on hésite à partir comme ça.

Dimanche 13 mai  : Orage du matin avec déluge

Plage et bricolage pour récupérateur d'eau.

On bouge pour San Miguel sur Del Rey, l'île principale.

14h45  : mouillage à l'entrée de la baie.

Visite du village qui tient du bidonville, c'est crado  !

L'épicerie est ouverte jusqu'à minuit tous les jours, on en profite pour faire des courses  : farine et eau

Gros grain au retour et comme l'internet n'est pas top on retourne à Contadora à 11M.

20h30  : mouillé à Contadora sous la pluie, normal.

Lundi 14 mai  : nuit agitée et pluvieuse, vent de sud

Tél à Dessalator, il faut remplacer le condensateur, sinon le moteur va griller.

Décision est prise de retourner à Panama avec le bateau pour trouver la pièce de rechange.

Il pleut mais le vent est favorable.

16h00  : Retour à Las Brisas, la course au condensateur est ouverte.

Tout le monde à terre sauf moi, un peu de calme s'impose.

Eric de Manevaï leur donne un tuyau pour le condensateur (magasin)

Mardi 15 mai  : soleil, nuages, vent modéré.

Les fruits et légumes pourrissent rapidement  : râpé les carottes et épluché les mangues pour faire de la confiture.

Julien et Elodie vont en ville pour trouver la pièce.

11h45  : retour à bord avec la pièce et quelques courses.

La confiture est faite et excellente.

L'équipage de la transpac

14h00  : moteur, 2ème départ pour la transpac, espérons que ce soit le bon. 

Cap sur les Perlas au près avec un vent de SW faible.

15h00  : une daurade pressée monte à bord pour faire la traversée avec nous, ça commence bien. 

la pêche a été fructueuse

Le genaker est envoyé et on avance bien malgré le vent faible.

18h00  : les Perlas sont par le travers bâbord

Essai du dessal  : ça marche, nous ne devrions pas manquer d'eau.

Cap au 190°, on croise beaucoup de cargos.

Mercredi 16 mai : belle matinée à plus de 9n

Amené le genak et déroulé le génois

la lecture, grande occupation en traversée

pêche  : 2 touches, 1 ligne complète et un leurre disparus 

14h00 : 130M parcourus cap au sud

Jeudi 17 mai  : le vent d'ouest se calme, la vitesse aussi, toujours cap au sud

Lecture au poste de barre, où comment joindre l'utile à l'agréable

8h30 : viré cap au 315 au près serré. 

Nuageux, bruine

Pris un petit thon sur le soir

Vendredi 18 mai : 2 grains dans la nuit, pris 1 ris

On vire au NW puis au sud, puis à l'ouest. On va vite, 9n avec du courant contre hélas  !

Tout est mouillé, ça bouge, les bananes mûrissent. Crumble à midi. 

On passe loin au nord de Malpelo. 

Samedi 19 mai  : temps de chien, pluie continuelle.

Cap au 270, vent de SW 15n, 1 ris

3h de moteur en début de nuit pour aller chercher le vent à l'ouest

Le vent revient, pris 1 ris après 2 grains.

Encore un rapala perdu

Dimanche 20 mai  : matinée ensoleillée

Cap à l'ouest à 9n, mer agitée

Un grain nous remet cap au nord, puis à nouveau virement cap au 210

Le vent tombe, moteur cap au SW, la mer se calme

la fête des mères au milieu du Pacifique, c'est pas beau ça ?

Lundi 21 mai  : bien marché dans la nuit et dans le calme. 

Le vent monte le matin, pluie, cap à l'ouest

Navigation agitée mais efficace.

Pris un ris le matin + 1 ris l'après-midi et qq tours de génois, ça va vite.

Vent de Sud 20n, vitesse 9/10n

Début de nuit pénible, je remets cap à l'ouest pour glisser dans les vagues, c'est mieux.

Mardi 22 mai  : nuageux, soleil, toujours 2 ris et qq tours de génois, le vent a baissé mais pas la vitesse  : 9n

8h00  : sur la longitude des Galapagos, loin au nord, reste 3000M

178M/24h vers l'ouest.

On fait encore un zig zag Nord/Sud.

On mange des bananes sous toutes les formes : gratin, gâteau, crumble, je me régale. 

Le pain agrémente bien les journées

Le vent tombe, moteur cap direct au SW

17h  : le vent revient du SE, cap au SW avec 1 ris, ça glisse bien

Peut-être avons nous touché l'alizé de SE bien au nord de l'équateur, ça y ressemble.

Mercredi 23 mai  : soleil mer agitée, 9n, cap au 255

140M/24h fait vers le but malgré un gros zig zag.

1ère belle journée, mer belle et bleue un peu agitée, ciel bleu et petits nuages blancs. 

La cuisine, occupation principale en traversée

Ça sent l'alizé.

Jeudi 24 mai  : soleil, ciel bleu, nuages de beau temps

Toute la nuit à plus de 9n

209M/24h, 8,7n de moyenne, c'est notre meilleure perf sur Lotus, enfin une journée à + de 200M, on l'attendait depuis longtemps.

Pêche : un joli thon et une belle daurade,

Le vent baisse, on envoie le genak  : 9/10n

18h  : un énorme transport de véhicules croise devant nous, le Morning Claire 

Vendredi 25 mai : 217M/24h, 9n de moyenne, nouveau record.

428M en 48h

Soleil, vent de SE modéré, GV et genak, vitesse 9n

18h  : la daurade du soir

On change d'heure  : - 1h, à 20h il est 19h.

Roulé le genak, déroulé le génois, pour pointer plus au sud, car nous avons un courant contraire de 1,5n

Samedi 26 mai  : 192M/24h, soit 8n de moyenne, malgré le courant contre.

Renvoyé le genak, cap au 245

Ciel gris, mer calme, vent SE 10/12n

On renvoie le génois pour piquer au sud et tenter d'échapper au courant de face.

Crêpes le soir.

Le vent tombe.

Vers minuit on double un voilier  : Tara, un Endurance ketch, parti de Panama il y a 27 jours  !

Le genak se déroule tout seul, on retrouve de la vitesse

Dimanche 27 mai : 3h  : le vent monte, roulé le genak, déroulé le foc, on va aussi vite.

Soleil, mer et vent modérés, courant 2n de face

140M/24h, merci le courant

Thon et daurade pris à la traîne 

On reprend cap direct au 250 sous genak, puis génois.

L'équateur se refuse toujours à nous

Génois pour la nuit

Lundi 28 mai : 5h45, on passe enfin l'équateur. 

170M/24h, vitesse 7n, courant de face 2n.

Nuageux, vent SE 4 à 5, GV et génois

11h00 cérémonie de passage de la ligne en présence du Dieu Neptune. Elodie et moi, qui avons déjà passé la Ligne en bateau sommes chargés d'organiser le baptême des nouveaux prétendants : chansons, poêmes, discours, tout est bon pour tenter d'amadouer Neptune et calmer son courroux. Finalement après purification externe et interne, Neptune se montre satisfait et consent à accueillir les 5 nouveaux "chevaliers" dans l'hémisphère sud. L'équipage pousse un ouf de soulagement ! 

On dirait que le courant s'atténue, cap direct sur les Marquises.

Cette fois c'est bien l'alizé, vent SE 15/20n, mer agitée, soleil, ciel bleu, nuages légers de beau temps

On surfe souvent à 9, 10 et 11n avec le genak, poussés par les vagues

Nous sommes à mi parcours en ligne droite après 13 jours et demi.

On vise toujours la traversée en 24 jours au total.

Mardi 29 mai  : beaucoup de petits surfs dans la nuit à 10,11,12n avec une pointe à 14,7

200M/24h ce matin, soit 8,3n de moyenne avec toujours 0,8n de face.

1370M la 2e semaine, soit 196M/24h de moyenne, pas mal  !

Reste 1780M pour Fatu Hiva, notre but.

12h  : 2 belles daurades mordent en même temps 

On croise des globicéphales

Mercredi 30 mai  : genak + GV 1 ris

189M/24h, toujours du courant de face.

On renvoie le ris

11h  : envoyé le spi, cap au 250

14h30 : amené le spi dans un grain

15h00  : renvoyé le spi.

Un petit thon à la traîne. 

Nuit sous la pluie sans visibilité jusqu'au matin

Roulé le genak au matin

Jeudi 31 mai : la pluie a cessé, mais le paysage est maussade

Déception encore  : 182M/24h au lieu des 200M attendus, merde au courant.

Nous sommes à 3° sud, cap au 233. Reste 1400M

Renvoyé le ris et le genak.

Encore 2 daurades en même temps, ça devient une habitude.

Très belle journée, belle vitesse

Vendredi 1er juin : 186M/24h, reste 1230M, on a perdu 30M à cause du courant, c'est rageant.

9h00 : le vent monte à 26n, pris un ris et génois

9h30 : le vent faiblit, on renvoie le ris et le genak

Soleil, vent SE variable en force  : 13 à 26n

Alternance des voiles : GV + genak, ou GV 1 ris + génois.

Le courant faiblit lui aussi, enfin nous l'espérons tellement

Le vent se maintient à 20/25n  : GV 1 ris et génois pour la nuit.

Changé d'heure  : -1h.

Samedi 2 juin  : le vent a faibli, le courant contre aussi, la vitesse aussi, mais nous avons fait 200M/24h.

Soleil, genaker, le vent monte à 25n, nous envoyons le genak 2.

Le vent se maintient, nous gardons GV 1 ris et génois pour la nuit.

Crêpes ce soir.

Dimanche 3 juin  : 2h  : renvoyons le ris GV.

193M/24h, 8n de moyenne, courant neutre

9h00  : envoyé le spi  : 8n au 150°

Soleil, reste 850M

Julien cherche une entrée d'eau dans la cale moteur tribord. Une écope d'évacuation de coffre de cockpit a disparu, l'eau rentre dans le coffre à chaque claquement sous la plateforme et s'écoule dans la cale moteur par les passages des différents tuyaux. Un peu de mastic et c'est réglé.

Une petite daurade monte à bord, suivie d'un beau thon.

Changement d'heure  : -1h

Lundi 4 juin  : 204M/24h sous spi et GV, reste 640M

9h  : Le vent monte, amené le spi, envoyé le genak

Un bateau vient vers nous sur bâbord avant, il croise derrière nous. 

9h30  : le même bateau blanc passe sur la même trajectoire. Nous échafaudons des hypothèses.

Surf à 15,4n, puis 15,9n

Mardi 5 juin  : 198M/24h, toujours un peu de courant contraire. Reste 440M

Nous devrions arriver jeudi à ce rythme.

Le vent monte  : surf à 17,5n. Amené le genak, envoyé le génois, pris 1 ris GV 

12h  : renvoyé le genak. Pluie

15h à 16h, le vent tombe, on empanne

16h  : on repart bâbord amure, le vent revient et on retrouve nos 9n de vitesse, cap au 245°

Mercredi 6 juin  : 181M/24h, le courant est toujours défavorable. Reste 260M

Renvoyé le ris et envoyé le spi. On se traîne à 5n. 

Pris un poisson

Le vent revient un peu, GV et spi.

Changé d'heure  : -1h

Jeudi 7 juin  : ce devait être le dernier jour, mais le vent en a décidé autrement.

Soleil, il reste 110M

155M/24h, c'est inespéré vu la faiblesse du vent

Pris 1 petit thon.

Le vent revient par moment.

13h  : 50M en 10h, reste 80M

Pris 1 beau thon

16h00  : reste 60M, arrivée prévue dans la nuit

16h30  : Terre  : Elodie voit Fatu Hiva, nous en sommes encore à 50M 

Double ration de rhum pour l'équipage

Amené le spi, envoyé génois et GV à 3 ris pour avancer doucement dans la nuit et arriver au lever du jour.

Vendredi 8 juin  : tout l'équipage est sur le pont pour admirer le spectacle de la baie d'Hanavavé 

06h00  : nous sommes mouillés dans la baie des Vierges ou Hanavavé à Fatu Hiva.

Un rêve, il y a une douzaine de voiliers au mouillage dans ce décor somptueux.

A terre, le sol bouge un peu, c'est le fameux mal de terre.

Promenade jusqu'à la cascade, dur, dur  !

Une bonne sieste pour récupérer et le soir nous dînons chez l'habitant avec un autre bateau.

L'accueil des habitants est surprenant de gentillesse, tout comme l'atmosphère de calme.

On a tous envie de rester ici  !

Bilan de la traversée  : Panama-Marquises  : 23 jours et 16h

Environ 4000M en ligne droite, nous en avons fait beaucoup plus en tirant des bords la 1ère semaine.

Soit 7n de moyenne générale, bien que nous ayons tenu une moyenne de 200M/jour sur 10 jours.

C'est quand-même pas mal et au final sur tous les bateaux copains, un seul aura fait mieux, un cata Outremer 45, normal  !

Presque tous ont fait escale aux Galapagos, ce qui rend les comparaisons de performance aléatoires.

Nous avons choisi de faire la route directe et c'était la bonne option pour nous. En recevant le vent de SE de travers pendant presque toute la traversée, nous avons pu naviguer presque toujours à plus de 9n en surface. Nous avons constaté hélas un courant contraire presque en permanence, dommage, sans doute le contre courant équatorial entre les alizés nord et sud.

Pas d'avarie notable à signaler, à part un spinlock cassé et réparé, la drisse de genaker dont la gaine a été attaquée et réparée, il doit y avoir un point de frottement à l'intérieur du mât. A l'arrivée, nous avons remplacé la balancine de GV, dont la gaine a rendu l'âme (elle était peut-être d'origine !) Perte d'une écope de protection d'un vidage de coffre.

Nous avons fait seulement 7h de moteur en début de parcours.

Nous avons consommé peu d'eau finalement, environ 1000L, ce qui veut dire que nous avons fait fonctionner le dessal seulement à 4 ou 5 reprises, ce qui est peu.

Le groupe électrogène a fonctionné surtout pour le four électrique (comme à la maison) quand nous avons fait du pain et des gâteaux (presque tous les jours). Nous en profitions pour recharger les innombrables appareils à écran, pour regarder la télé, charger les batteries, chauffer l'eau et pour le dessal.

Les panneaux solaires ont tenu la charge des batteries de bord qui alimentaient le pilote auto en permanence et le convertisseur 12V/220V, les 2 frigos et le congel, le grille pain, etc...

La pêche a été fructueuse avec 18 poissons pris qui nous ont nourri pratiquement tous les jours et il en restait à l'arrivée, ainsi que de la viande congelée. Nous avons eu des yaourths jusqu'au bout et même de la glace.

Les fruits qui on tenus  : pommes, citrons et bananes. Ceux qui n'ont pas tenu longtemps  : mangues, oranges, ananas.

Les légumes qui ont résisté  : oignons, patates, tomates, ceux qui peinent  : concombres, courgettes

La cambuse était bien remplie et au final, nous n'avons manqué de rien.

Les quarts de nuit  : grande question que les équipages traitent de différentes manières, l'important est que chacun trouve la formule qui convient le mieux. Après plusieurs longues traversées et quelques systèmes de quart testés, nous sommes maintenant habitués au système de quarts fixes. Nous veillons toujours pendant le même quart, selon les préférences de chacun. Les couche-tard font le début de nuit et les lève-tôt la fin de nuit. La durée des quarts dépend du nombre d'équipiers.

Sur Lotus nous étions 5 adultes, Julien faisait le 1er quart de 20/21h à 23h, Cyril de 23h à 01h, JF (moi) de 01h à 03h, Sophie de 03h à 05h et Elodie de 05h à 07/08h.

Des quarts de 2 heures, c'est le pied  !

Comme on dit dans la marine  : «  un litre à deux, ça fait un bon quart chacun  !  »

La journée nous n'avons pas de quarts définis, il y a toujours quelqu'un sur le pont et perso, je passe mon temps libre au poste de barre, l'endroit que je trouve le plus confortable. Sur Lotus la banquette a été élargie à 3 places. A l'abri du soleil, du vent et presque de la pluie.

Le bateau  :

J'aime bien donner mon avis sur le bateau, cela permet aux lecteurs de glaner des renseignements techniques.

Lotus est un cata Privilège 465 de 2002, il a été rallongé avec les jupes du 495, ce qui le met pratiquement à 15M de long, plus le bout dehors de 2M.

Largeur  : 7m33, tirant d'eau  : 1m35, poids  : autour de 13t, GV  : 80m2, génois  : 50m2, genaker  : 80m2, spi asymétrique  : 120m2.

Moteurs  : 2x50ch Volvo, embases 120SE, hélices tripales Kiwi à mise en drapeau.

Générateur  : 7,5KW – Dessal  : Dessalator 220V, 90L/h

Batteries Gel 800A/h. convertisseur 12/220V  : 2500W

Panneaux solaires  : 3x300W en 24V

Carburant  : 650L, Eau  : 650L

Annexe semi rigide Alu 3,30, moteur Honda 15ch 4 temps

Mouillage  : ancre Spade 35 kg avec 80M de chaîne de 12, guindeau Lewmar 1600W

Points forts du bateau  :

Les 2 jupes immenses, utilisables en mer et pratiques pour l'accès au bateau (annexe, ponton et baignade), de plain pied avec le cockpit (pratique pour les enfants et pour les vieux).

Le cockpit très grand, abrité et confortable

Le poste de pilotage  : un modèle du genre, très accessible et confortable

Les aménagements cossus avec beaucoup d'espace et de rangements.

La cuisine bien équipée

Le bateau marche bien à toutes les allures, on est presque toujours au-dessus de 9n, ce qui est remarquable, il est confortable, il passe bien dans la mer, ne tangue presque pas et mouille peu son équipage.

Le pilote auto très fiable et efficace.

Points faibles  : et parce qu'il en faut bien  :

Pas de visibilité devant, quand on est assis dans le carré, ce qui est finalement très rare sous les tropiques.

Accès aux moteurs  : sous les couchettes arrières. Heureusement nous avons fait très peu de moteur, ce qui limite l'entretien.

Manoeuvres  : elles sont physiques, même si on peut hisser la GV avec le guindeau, on le fait toujours à la main, les winchs d'écoute sont électriques.

Sécurité de déplacement sur le pont  : les filières sont trop basses (60cm) pour les grands, il y avait des filets tout le tour pour les enfants.