CANAL de PANAMA

CANAL DE PANAMA du 28 février au 1^er mars 2011

le canal de Panama

Lundi 28 février 2011 :

Après une bonne nuit de repos au mouillage du club nautico de Colon, il reste quelques bricoles à faire avant le passage : connexion internet pour Bruce, vivres frais pour Etienne et Eric, corvée d’eau pour moi avec les bidons.

Pour passer le canal nous devons avoir 4 aussières de 40m et des pneus le long du bord, nous avons loué tout ça à Tito qui nous aide dans les formalités. Il faut aussi être au moins 5 à bord : un barreur et 4 préposés aux amarres. Nous embarquons donc nos 2 allemandes, rencontrées à Dog Island, qui veulent profiter de l’occasion de passer le canal en bateau. Cela arrange tout le monde.

 15h, nous sommes mouillés sur le flat (nom du mouillage d’attente), le fond est de mauvaise tenue, on s’y reprend à 3 fois.

Le pilote saute à bord à 16h et nous partons vers l’entrée du canal. Les yeux écarquillés et les appareils photos crépitants.

17h40 : nous sommes dans la 1^ère écluse de Gatun derrière un gros cul et entre 2 monocoques collés à nous, ce qui nous décharge de la manoeuvre des aussières.

18h, nous voilà dans la 2^e écluse, le scénario est bien huilé et sans perte de temps.

on n'en mène pas large

18h30, nous sommes dans la 3^e écluse.

19h : nous avons monté de 24m et les portes s’ouvrent sur le lac de Gatun.

19h20 : nous voilà amarré à un coffre dans le lac. Le pilote nous quitte, un autre le remplacera demain à 6h30.

Tout se passe très vite, trop vite pour apprécier comme il le faudrait ce moment exceptionnel.

La nuit se passe dans le bruit des camions et des engins qui creusent le nouveau canal qui viendra doubler le canal actuel.

 Mardi 1^er mars

7h30, le pilote arrive avec un stagiaire, on part aussitôt.

Sa première tâche est de demander à manger ! Ils mangent mieux sur les bateaux que chez eux sans doute !

La traversée du lac de Gatun se fait  par le chenal principal, dans lequel nous croisons des gros bateaux, nous rasons les bords, car c’est parfois très étroit.

on laisse la place aux gros

Curiosité, nous croisons des îles végétales flottantes qui dérivent sur le lac !

12h, nous passons la Gaillard Cut, l’endroit le plus étroit et nous récupérons les 2 monos à couple pour passer l’écluse de Pedro Miguel.

13h, nous sommes dans l’écluse, 13h15, nous sommes déjà sortis.

14h30 : nous attendons l’ouverture des portes de la 2^e écluse de Miraflores qui nous a descendu au niveau de l’océan pacifique, 24m plus bas (en 3 écluses).

Curieusement, les 2 océans ne sont pas au même niveau, du côté atlantique il n’y a pas de marées, du côté pacifique il y a de grandes marées, comme en Bretagne. Les écluses sont donc les bienvenues pour ajuster le niveau d’eau en permanence.

Nous poursuivons notre route vers le mouillage de Las Brisas qui est gratuit, pour cela il faut faire le tour de la presqu’île de Flamenco.

A 15h15, nos pilotes débarquent, nous avons faim et nous nous jetons sur la nourriture.

16h45, nous sommes enfin mouillés à Las Brisas, le mouillage porte bien son nom car ça bouge bien.

On a une connexion internet depuis le bateau, nous savons que nos familles nous ont vu passer le canal depuis la France, grâce aux webcams de l’écluse de Miraflores.

l'équipage du canal. Panama City au fond

Les garçons et les filles sortent le soir à Panama, moi je reste à bord, j’ai mon compte.

Demain nous irons à Taboga, une petite île à quelques milles, pour vivre les derniers jours d’Etienne à bord et toujours avec nos 2 touristes.

Taboga

Le passage du canal est un mythe pour tous les marins, avec le Cap Horn, le port de Valparaiso et la transat pour les voileux. La taille des écluses est impressionnante et on ne peut s’empêcher de penser à ceux qui ont creusé ce gigantesque ouvrage au début du 20^e siècle. Beaucoup y ont laissé leur vie. Dommage que l’efficacité du système, à l'américaine, gomme un peu le caractère exceptionnel de ce moment.