mon bateau idéal

 Mon prochain bateau

Le bateau idéal c’est le fameux « mouton à 5 pattes » que tout le monde recherche et qui en plus est susceptible de changer au fur et à mesure des expériences vécues par chacun. De mon côté, j’ai déjà vu un veau à 3 pattes et sans doute beaucoup de bateaux pourraient lui être comparés, cela ne m’empêche pas d’essayer d’imaginer mon bateau idéal.

Pour commencer, ce sera évidemment un cata, pourquoi refuser le surcroît de confort apporté par un multicoque. Pour être adapté à la grande croisière, un cata doit mesurer au minimum 11m50, histoire d’y loger 4 cabines doubles. J’ai toujours envie qu’un maximum de personnes profitent également de mon bateau, alors il faut de la place. De plus, il doit supporter un minimum de charge obligée quand on part pour un grand voyage. Pour ce qui est de la taille maximum, je suis plus hésitant, ne dit-on pas : « plus c’est long et mieux c’est !», en terme de bateau, je suis assez d’accord sur cette affirmation. Reste le budget, car entre 11m50 et 17m il y a une énorme différence en Euros. Or, à moins de gagner au loto, je serai toujours obligé de viser au moins cher possible, ce qui sous-entend : bateau d’occasion entre 11m50 et 13m. Finalement cette limite de moyens aide à rétrécir le choix, ce qui n’est pas plus mal.

 « Diamantina », Solaris 42 sloop, nous avait donné toute satisfaction, si l’on accepte ses performances modestes. Il est maintenant dépassé par les catas actuels qui sont aussi confortables tout en étant plus rapides et, même s’ils sont sans doute moins robustes, ils le sont suffisamment pour bourlinguer en toute sécurité. Ainsi « Toccata », Kennex 380, n’était pas loin de représenter à mes yeux le cata idéal, son seul défaut pour moi était la hauteur sous barrots dans le carré, un poil juste pour les grands.

Voici la liste des catas qui retiennent mon attention : le Kennex 445 (un volume énorme), même s’il est déjà un peu grand, les Kennex 380 et 395 (plus rare), les Nautitech 395 et 435, le Privilège 36/37 (petit mais costaud), les Lagoon  410 et le nouveau 400, chez Foutaine Pajot : l’Athéna 38, le Vénézia 42, le Bélize 43, ou le nouveau Lipari 41. Sans exclure les catas de petits chantiers ou même de construction amateur, j’en ai vu des chouettes. J'ai supprimé de la liste le Lagoon 380, après une navigation de 4 mois à son bord, j'ai pu le comparer avec mes précédents bateaux : il est bruyant, il bouge beaucoup et n'est pas très rapide. Je suis intéressé aussi par les Léopard  400, 430, 450, 460, 470.

Finalement, dans mon cas c’est, hélas où tant mieux, le prix qui décidera.

 Equipement :

Au cours de mes croisières, j’ai beaucoup réfléchi aux équipements indispensables et à ceux qui le sont moins et même à ceux qui sont complètement inutiles à mes yeux. Plus c’est simple moins il y a de pannes, mais bon, il faut un minimum surtout quand on veut accueillir du monde. Je suis partisan de la consommation minimum d’énergie, la suite en découle.

Indispensables : le GPS, le pilote automatique, les panneaux solaires, une annexe légère (genre Zed 320 ou 340) avec un 4 ou 5 ch à réservoir incorporé, le taud de soleil

Utiles : le radar, le dessalinisateur (pour limiter le volume d'eau transporté), un petit groupe électrogène portable de secours, la cartographie sur PC, les bossoirs d’annexe, un spi

Inutiles : le 35ch sur l’annexe (sauf pour la frime), le congélateur, la climatisation, le téléphone, la télévision, et le groupe électrogène lourd et cher pour alimenter le tout.

 J'attends les commentaires et je suis prêt à discuter des différentes options avec vous.

 PS. Pour ma part, j'ai pu tester en vrai le Lagoon 380 au cours d'une croisière de 3 mois, entre les Antilles et Tahiti. Voilà ce que j'en pense.

Il est équipé d'une éolienne, de 2 panneaux solaires, d'un transfo 12V/220V, d'un dessalinisateur. Le proprio est ingénieur en informatique, le bateau est donc bien équipé en matériel de communication par internet. J'ai vu ainsi, ce qui tient la route et ce qui tombe en panne.

Concluant : les panneaux solaires orientables, mais il faut un parc de batteries important pour stocker l'énergie, ce qui n'était pas le cas. Le dessal, mais en 200L/h, sinon c'est pas rentable (au moins 100L/h). La carto sur PC. Le transfo 220V, à condition de ne pas en profiter pour vider les batteries avec les PC (ce qui était le cas à bord).

Pas concluant : l'éolienne qui charge trop rarement, le dessal 30L/h au rendement ridicule (un gadget à 6000 Euros). L'annexe trop petite (2m70), instable et inconfortable, malgré son fond rigide, dangereuse dans des conditions difficiles. Les bouteilles de camping gaz (trop justes en grande croisière). Les réservoirs de gazoil trop petits (2x100L), c'est insuffisant. La drisse mouflée, les prises de ris automatiques, l'écoute de GV qui passe par le pied de mât avant de revenir au cokpit, toutes choses qui passent pour des progrès en terme de confort, mais qui s'éloignent de la simplicité et de l'efficacité. On peut s'en passer sur un cata de cette taille.

Et le bateau lui-même, tellement bruyant et bougeant, qu'on a du mal à trouver le sommeil, même au mouillage, pas top pour le repos de l'équipage. A chaque instant, et dans tous les domaines, j'ai regretté mon Kennex 380 !

Privilège 465/495 :

parlons en, puisque j'ai participé à l'achat de ce bateau avec ma fille et fait une transat retour à son bord pour le ramener en France depuis les Antilles. Puis une nouvelle transat pour retourner aux Antilles. Et maintenant une transpac en plus.

Evidemment c'est gros, peut-être même trop gros pour naviguer en famille. Avec la taille, les difficultés de manoeuvre augmentent plus que les avantages en vitesse et en confort.

La vitesse : au début j'ai été déçu, je pensais que la longueur plus importante apporterait un surcroît de vitesse déterminant, or je ne pense pas qu'on aille bien plus vite qu'un cata de 12/13m. Une transat et une transpac plus tard, je suis obligé de reconnaître qu'en terme de vitesse moyenne il tient la route et la comparaison avec la concurrence est flatteuse. 16 jours sur une transat Canaries-Martinique et 23 jours sur une transpac Panama-Marquises direct, dont 10 jours à 200M de moyenne !

Le confort : idem, un cata de 12/13m est déjà très confortable, la différence ne saute pas aux yeux. Cependant il supporte mieux le mauvais temps qu'un plus petit, autrement dit, le mauvais temps arrive plus tard. Et je reconnais aussi qu'on arrive en pleine forme et pas fatigué après une longue traversée, ce qui n'est pas le cas sur la plupart des autres bateaux.

Equipement : il a tout ce que je considère comme inutile à bord : le groupe électrogène (ça fait un moteur en plus), une grosse annexe avec 30ch (trop lourd quand on arrive sur une plage), le congélateur, la télé et même le lave vaisselle (une incongruité). Depuis, le lave vaisselle a été débarqué, l'annexe allégée et son moteur réduit (semi rigide alu et 15ch), les panneaux solaires augmentés. Evidemment, on profite quand même de ce surcroit de confort, y compris le teck dans le cockpit. Ma parole, je vieillis !

Il a aussi tout ce que je considère comme indispensable et utile : Le taud de cockpit qui ferme de partout (très confortable), les bossoirs d'annexe, le pilote auto, le radar, la carto sur écran, le dessal 90L. 2 grosses bouteilles de gaz, grosse réserve de gaz oil (autonomie au moteur), les panneaux solaires, le transfo 12/220V, le lave linge (pour la vie à bord).

Très grand cockpit accessible à niveau depuis les magnifiques jupes, immenses, confortables, utilisables et rassurantes même en navigation, il faut bien quelques avantages. C'est le vrai point fort du bateau avec en plus un poste de pilotage très accessible et bien abrité. Je confirme !

Du côté des voiles, on manoeuvre facilement malgré les efforts : GV, génois enrouleur, gennaker (indispensable pour avancer), spi assy en chaussette. Nous n'avons jamais hésité à envoyer toute la toile ou à prendre des ris. Attention, on a tendance à réduire trop tard !

Conclusion : pour mon usage personnel, je n'hésiterais pas à redescendre en taille (13m), pour avoir un bateau plus facile à manoeuvrer, même si ça en jette de naviguer sur un gros bateau.

Au final, c'est un beau et bon bateau qui offre quand-même des moyennes honorables, qui marche bien au près, et qui permet de vivre confortablement en navigation comme au mouillage.